En dépit des retournements qui marquent la politique d’alliance ou d’affrontement de Damas avec les différents acteurs du champ politique libanais, trois moments distincts apparaissent dans la relation entre la Syrie et le Hezbollah libanais. Cet article se propose d’en pointer les enjeux politiques successifs qui ont façonné cette dernière depuis l’apparition en 1985 du parti de Dieu et ce jusqu’à nos jours.
Fondée en juin 1991, au lendemain de la signature des accords de Taëf qui marquent la fin officielle de la guerre civile libanaise (1975-1990), al-Manâr la chaîne du Hezbollah vient seconder deux de ses autres anciens médias, l’hebdomadaire al-‘Ahd et la radio al-Nûr. De par sa force de projection en tant que média télévisuel, elle finira par s’imposer comme l’une des principales scènes de « présentation de soi » du parti. Après un retour sur le parcours militant de son directeur, l’article expose les usages multiples de la chaîne investie par le Hezbollah à la fois comme médiation pour ses diverses ressources de légitimation et support cognitif et scénique de mobilisation.
Par rapport à d’autres pays de la région, la protestation sociale au Liban est à la fois euphémisée et exacerbée. Le monde syndical se relève mal des transformations du monde du travail (baisse de l’activité industrielle, arrivée massive de travailleurs étrangers très peu protégés) et des activités de sape qu’ont mené contre lui les pouvoirs publics dans les années 1990. L’Etat social n’est pas vraiment à l’ordre du jour dans un contexte où prévaut une insécurité politique exacerbée et des risques majeurs de guerre civile. En outre, l’insécurité sociale au Liban entretient une « poche » d’action commune à nombre d’acteurs politiques, grâce à laquelle sont maintenues des formes de clientélisme. Ces dernières menées par des patrons locaux ou des groupes politiques (le cas du Hezbollah est souvent mis en exergue mais n’est pas unique) produisent de l’emploi, elles consolident la gratitude que leurs bénéficiaires peuvent éprouver à l’égard du parti ou du bienfaiteur elles nourrissent, pour ceux qui s’y mobilisent, le sentiment d’accomplir une « mission » qui est aussi celle du groupe infra national, dont beaucoup revêtent un caractère communautaire. Ceci explique pourtant que la résistance sociale est à la fois latente et rarement exprimée en tant que telle hors de toute accroche à un discours politique, partisan et communautaire.
Les efforts déployés par le Hezbollah en faveur du « social » sont le sujet de moult spéculations. On évoque sa prodigalité à l’égard de populations démunies ; on souligne ses desseins militaires : soigner les victimes, prendre en charge les familles de « martyrs », les veuves, les orphelins ou les blessés. Ou encore, on interroge ses prédispositions politiques à capter et mobiliser la frustration sociale. Reste que malgré les discours convenus sur la force sociale du Hezbollah, sur ses réseaux, son maillage sociopolitique, peu de travaux ont tenté de démêler l’écheveau. Cet article se propose de discuter de l’état du savoir sur la question et des conclusions que l’on peut en tirer quant aux vulgates couramment partagées. Comment se tissent effort de guerre, ethos religieux et mobilisation politique, dans le contexte du Liban contemporain ? Ce texte montre l’intérêt de penser le déploiement de son réseau élaboré et complexe de prestation de services en articulation avec celui de son action armée : les questions de la protection et de la résistance, qu’elles soient sociales ou militaires, jouent un rôle central comme ressource politique et motif de l’engagement ou de légitimation. Mais il importe aussi de lire ces dynamiques in situ, là où elles se jouent, c’est-à-dire notamment dans le contexte du « laissez-faire » du « néo-libanisme », où la notion de bien public est ténue, mal défendue par un Etat fragile dont les socles sociaux se réduisent à peau de chagrin.
A travers une première restitution historique des métamorphoses de l’appareil médiatique du Hezbollah libanais, cet article explore les représentations et les symboles qu’il déploie ainsi que les mécanismes de légitimation qu’il met en oeuvre.
A travers le prisme de l’anthropologie et de l’histoire, cet article fait le point sur les relations intercommunautaires druzo-chrétiennes dans le Liban d’après-guerre.
La loi électorale revêt une grande importance au Liban ; c’est moins le choix du scrutin (majoritaire et proportionnel) qui est en question, que celui du découpage électoral et de la forme (caza ou mohafazat) des circonscriptions électorales.
Le Liban demande à l’UNEP d’évaluer les dommages écologiques de la guerre entre Israël et le Hezbolla.
fr
Monde
Asie
Proche & Moyen orient
Liban
?
|
OPML
?